Gabriel CLARE FACIO, avocat d’affaires
Clare Facio Legal est un cabinet d’avocats international établi depuis de nombreuses années au Costa Rica, pays dont il maîtrise les règles du jeu.
Dans cet entretien, son fondateur, Gabriel Clare Facio décrit les atouts du Costa Rica, ses handicaps et ses défis à relever s’il veut conserver « sa marque » de pays protecteur de la nature où il fait bon vivre.
- Pouvez-vous présenter brièvement votre entreprise et le type de services que vous apportez aux professionnels ?
Notre cabinet Clare Facio Legal est un cabinet d’avocats d’affaires international qui propose une gamme intégrale de services multidisciplinaires aux entreprises qui sont principalement des investisseurs étrangers souhaitant développer une activité au Costa Rica ou bien reprendre une activité existante avec la possibilité ou non de s’installer dans le pays.
Nous travaillons avec des groupes européens, américains ou encore canadiens, qui souhaitent acheter de grandes entreprises du Costa Rica ou bien qui ont des projets immobiliers ou hôteliers.
Les gamme de services que nous proposons à nos clients sont : accompagnement pour effectuer des audits sur les biens immobiliers ou sur des entreprises en cours d’exploitation qui sont mis en vente sur le marché costaricien. Nous les assistons dans la rédaction du contrat d’achat ou bien encore des clauses légales, les échanges de capitaux vers le Costa Rica ainsi que des services annexes comme la création d’une entreprise, les fusions et les acquisitions, les montages financiers et fiscaux, la gestion des litiges dans tous les secteurs d’activité et enfin le droit migratoire. Nos clients sont aussi bien de grands groupes que des PME / PMI européennes en quête d’une opportunité au Costa Rica.
- Quel constat faites-vous de la situation économique du Costa Rica actuellement ?
Le Costa Rica est un territoire minuscule de 51 000 km2, près de 10 fois moins que la France métropolitaine. Il connaît une stabilité sociale et politique depuis de longues décennies. Le pays a développé une stratégie de croissance orientée plutôt vers le tourisme en misant pour cela, sur la protection de son environnement. Il existe aujourd’hui 27 parcs nationaux protégés par le SINAC, l’administration chargée de la conservation de la nature. Il y a au total 144 zones naturelles protégées, environ 25 % du territoire est classé. Aujourd’hui, 60 % du territoire est recouvert d’arbres, que ce soit dans les parcs, les zones urbaines, les plantations, les forêts et les mangroves. C’est une grande réussite liée à des choix politiques forts. C’est la raison pour laquelle on pense que le Costa Rica est un pays très attractif pour le tourisme car il concentre à lui seul 4 % de la biodiversité mondiale.
Il y a aussi des facteurs négatifs qu’il convient de mentionner. Les revenus des classes non qualifiées se sont détériorés dans tous les secteurs. De plus, le vieillissement de la population a provoqué une augmentation du taux de dépendance dans la plupart des foyers et le taux de participation des femmes dans la population active continue à diminuer. Tous ces facteurs provoquent dans les foyers costariciens, une baisse sur le revenu du travail. Les opportunités sur le marché du travail doivent s’améliorer pour les salariés non qualifiés afin d’éviter les inégalités sociales trop fortes.
Il y a aussi une crise fiscale dûe à un Etat très provocateur, avec des interventions coûteuses et parfois peu efficaces.
- Comment se font les affaires concrètement dans ce pays ? Est-ce que la maîtrise de la culture locale est indispensable dans les affaires ?
La maîtrise de la culture n’est pas indispensable mais chaque pays a ses spécificités qu’il convient de connaître. Nous avons constaté des différences importantes dans les relations de travail. Le Costa Rica est un pays accueillant et hospitalier où on essaie de contourner les choses, on les dit d’une manière détournée. Les Français par exemple, sont très directs dans leurs relations – ce qui peut engendrer parfois des malentendus.
Comme dans d’autres pays du monde, un bon réseau est indispensable dans les affaires. Le pays dispose d’entités publiques comme privées , par exemple, Procomer, Comex qui ont pour objectif d’attirer les investisseurs. Elles font régulièrement des études de marché pour identifier les opportunités rentables du marché costaricien. Elles accompagnent les entreprises pour les aider à développer leur réseau sur le terrain.
- Le Costa Rica est un pays cher de l’Amérique centrale. Est-il judicieux de le choisir comme une plate-forme d’exportation ?
Il est vrai que c’est un pays cher en Amérique centrale mais, c’est aussi une nation qui a un cadre juridique, légal, politique, social et une sécurité sociale avec des règles transparentes pour tous. Il dispose d’une main d’œuvre bien qualifiée qui compense le coût de la vie.
C’est une économie ouverte portée par des exportations et importations, qui dispose d’une plateforme d’échange vigoureuse surtout en ce qui concerne la sécurité sociale, le juridique et le politique. Les contrats sont bien encadrés par des normes légales clairement spécifiées.
- Selon vous, quels sont ses défis dans les cinq prochaines années ?
La liste est non exhaustive :
- Développer la croissance économique pour créer des emplois et mieux les répartir
- Améliorer l’accès au crédit financier pour les entreprises
- Augmenter l’efficacité du secteur productif
- Moderniser le système fiscal
- Développer un système plus agile et efficace pour les contrats publics
- Rénover les infrastructures de transport pour optimiser le commerce, le tourisme et l’acheminement des marchandises
- Réduire la bureaucratie
Si le Costa Rica ne parvient pas à relever ses défis dans les prochaines années, il risquerait de perdre son attractivité.
- Quels conseils souhaiteriez-vous donner à une PME qui souhaite développer son activité en en Amérique centrale ?
Les PME sont le moteur de l’économie du Costa Rica et représentent 98 % de son activité économique. Le changement climatique affecte tout le pays et en particulier le secteur agroindustriel du Costa Rica qui représente environ 15 % du PIB.
La concurrence sur le marché costaricien devient plus intense et risque d’engendrer des stratégies uniques et très compétitives. Les entreprises doivent innover pour créer des produits bien différenciés et assurer la veille des grandes entreprises car elles sont capables de produire plus vite et moins cher, ce qui constitue un défi majeur pour le développement d’une petite structure. Et enfin, elles doivent surveiller les grandes tendances de l’économie globale. Si ces points sont appliqués méthodiquement alors, le Costa Rica peut vous offrir de nouvelles perspectives.
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